Quartiers Nord, un patrimoine marseillais
La seule évocation de ce groupe-culte sépare en deux clans irréductibles prêts à en découdre, n’importe quel auditoire un tant soit peu féru de riffs et de tchac-poum-tchac !
QUARTIERS NORD ! Une verve et un enthousiasme au bon goût de chichi-frégi huileux, jamais démentis en 47 ans d’existence et 19 albums essentiels !
QUARTIERS NORD ! Un mythe fondateur, la bande-son de votre vie !
Créé en 1977 autour de Robert » Rock » Rossi (chant) et d’Alain » Loise » Chiarazzo (gratte), QUARTIERS NORD c’est LE groupe rock Marseillais.
Un gros Hard qui tâche joué par des musicos qui savent à l’occasion taquiner du Mac Laughlin, tronçonner du riff, et ciseler avec délicatesse le Jazz-rock-punk-métal-reggae-néo-médiéval, des paroles bien de chez nous (plus un glossaire pour les Parisiens, les pauvres), tous les ingrédients pour rentrer » d’innntrée » dans la légende…
Le premier album sort en 1980 et use jusqu’à l’os dix millions de Teppaz et autres platines Dual (pour les vrais connaisseurs du vrai son…). Chaque chanson devient un hymne guerrier : de On m’appelle le gros (on m’a trouvé dans une poubelle à la Belle de Mai) à Partouze à 6 à minuit moins dix, de Quartiers Nord à Chagrin de banlieue … La fine poésie ( » La voisine du dessus, je la rève en dessous, mais le mec du dessous est déjà par dessus « , » Depuis que ma mère m’a foutu à l’école, je frappe les copains, je casse les bagnoles « ,…) côtoie les solos musclés des deux six-cordistes chevelus (le petit nerveux et le grand mou).
Gros délire en 1981. Le deuxième album Suspect est engendré au studio des grottes Loubière (le célèbre studio où fut enregistré le grandiose Aguinte-moi les alibofis de John Eddy Milton et son parcmètre !). Sur la pochette, une belle paire de… Santiagues répond au Perfecto du premier Opus. À l’intérieur, les chansons sont mieux arrangées, le son est meilleur, et malgré beaucoup d’efforts, Rock n’a toujours pas l’accent parisien. Plus que jamais influencé par Zappa, QN pond de nouvelles merveilles, rapidement promues au rang de morceaux-cultes : Incrusté dans un WC (Testez un vrai Marseillais : dites-lui simplement le titre, il vous hurlera instantanément comme un estron fossiliséééééaaaaaahhhhh !), PréHu … Et bien sûr un blues particulier, qu’j’appelle le Bluuuues du Plââââtrieeeer !
En 1983, Rock et Loise s’exilent à Paris pour enregistrer le troisième opus Bancal. On retrouve Michel Isnard à la guitare, qui a notamment joué au sein de Guitares en Trio et Éclat avec Loise et Troïsi. Rock nous dévoile les secrets de sa garde-robe (J’me fringue en peau de vier importée du Canet). Le groupe tourne ensuite beaucoup dans la région, puis c’est le grand silence…
Et alors, lorsqu’on n’y croit plus, lorsqu’on se dit que de toute façon on est devenu trop vieux (et qu’eux c’est encore pire !), qu’on ne fait même plus attention à l’annonce Quartiers Nord cherche clavier parue dans Le 13, on tombe sur une radasse en noir et blanc qui nargue toute la FNAC. Maman Marseille (et sa super cagole-pochette) nous redonne la foi en 1988 ! Après une corniche en Ciao en 2mn07, on dépose la galette inespérée sur la platine, et… Surprise ! Le son du groupe a beaucoup changé. Loise est parti signer les meilleures heures de Léda Atomica (Marseille, Bouche de vieille), et c’est Troïsi qui est revenu. À noter aux baguettes, l’extraordinaire Christian Bini, percussionniste hors-pair qui a depuis rejoint l’Ensemble Télémaque. Le Hard » craignos et fier de l’être » a fait place à une musique plus élaborée. Mais Loise n’est pas parti sans laisser un cadeau : Méhu nous régale les oreilles Ho Méhu ! Tu marches de biscanti, et t’yas le chichibelli , aque tes yeux de bogue et ta bosse porte-bonheur. Valéry Giscard d’Estaing pense un moment à ce titre pour relancer son come-back politique, puis se ravise. Dommage, la face du monde en aurait peut-être été changée…
Plusieurs années s’écoulent ensuite avant qu’une série de concerts (très fidèles à Maman Marseille) ne nous rappelle l’existence du groupe.
En 1991, c’est le premier CD : Fous, mais pas fadas, avec à peu près les mêmes musicos que MM. Ça sonne d’ailleurs pareil (influence du style bien léché de Troïsi), le son et les arrangements sont excellents, certains morceaux d’anthologie (Raymond, Paulette et bien sûr La nuit des Chapacans !)…
On se prend à rêver d’une production annuelle régulière ! Mais deux ans après toujours rien…
Rien ? À la fin de l’année 1994, une anodine tête de Rock aplatie contre une vitre nous annonce dans Taktik l’arrivée prochaine de Basilic instinct chez Ta Mère Productions ! Effervescence dans le milieu, sciatiques et arthroses sont oubliées et l’on clopine à la FNAC quérir la sixième merveille. Surprise : Rock est le seul rescapé du groupe d’origine, et c’est donc le premier album sans Troïsi ni Loise. Les courageux qui ont appuyé sur Play se régalent d’un mélange Hard pur et dur des premiers jours (Gourou des aygalades, Je me coule un bronze,…), de Reggae (sublime Algarade aux aygalades, merci Jo Corbeau !) et de chansons à cappella (Polyphonies du régali, Elle vendait des panisses,…) rodées dans les rares concerts récents du groupe. Le disque est très bien produit, les musiciens très nombreux (on distingue notamment Patrick « garage » Daraji dans de nombreux morceaux, Fabrice « Boule » Baud à la guitare solo, et deux énergumènes chanteurs, connus jusque là comme manager ou agitateurs de scène, Donna/Hervé Donnadieu et Monsieur Jacques/Jacques Huygevelde, connus plus tard sous le nom de scène des Fumistes. Allez voir leur spectacle hystérique : Comment réussir à échouer, après, on peut mourir..).
Ce groupe « New Look » propose sa nouvelle formule Aïoli/Rock/Ragga/Hard/Gros boxon pour plusieurs concerts qui mèlent sur scène musicos, fans et troupeaux de vrais moutons dans un bordélisme tellement fun que nos amis critiques parisiens ont du mal à s’en remettre. Le temps d’une grosse régalade, puis c’est encore le silence.
Ce n’est que pour mieux préparer À l’Est de l’Estaque qui sort en 1997. Le disque est excellent : son d’enfer, super guest-stars (Juan Carmona, Jan-Maria Carlotti, et même Loise…) et un aïloi bien dosé entre différents styles. Et surtout, vouais je le dis, et surtout à la fin la première apparition sur disque de l’hymne international des anciens possesseurs de Simca 1000, ceux qui un jour ou l’autre on tremblé dans le fameux virage des Arnavaux : Autoroute Nord, magistralement interprété avec la guitare de Loise qui sonne comme aux plus grandes heures du premier groupe !!! C’est trop bon ! Tellement bon qu’une fois le disque terminé, après une minute de silence, ça repart avec « Le demeuré du Rock’n’Roll » en « ideuneuxtraquô ».
Une production régulière et de qualité, un groupe qui tourne à merveille, voilà de quoi envisager sereinement le cap des vingt printemps.
Le concert On n’a pas tous les jours 20 ans met le feu à l’Espace Julien, et les sorciers du studio Nerves sont là pour capter ce grand moment. L’occasion est trop bonne : Juin 1998, le premier Live sort ! Il s’appelle fièrement Anthologie Live, et mélange les morceaux cultes (Incrustés…) aux raretés (Branlo à plein temps…) exécutés par 3 groupes différents (cuvée 85, Loise/Troisi des familles, cuvée 92,en quartet avec Loise – un très grand moment – et enfin le concert anniversaire et ses multiples formules). C’est du tonnerre de Dieu ! Le superbe livret est trop rempli de belles photos : la nostalgie elle nous tombe dessus d’une force ! Nostalgie ? Et vouais !
L’année 1999 commence avec la réédition 18 ans après de Suspect en version remastérisée à tirage limité. L’occasion de réentendre en boucle avec un son « High tech Nickel Chrome Digital de folie » : Moi le préhisto et mes copains pré-hu, on joue avec des os à se taper dessus, on croque des lézards, on gobe des tétards, tous vos trucs superflus nous on s’en bat le cul ! ou la tirade inoubliable J’pratique dans un zoo derrière des barreaux, pour quelques bi-chocos je fais peur aux minots ! (Pré-Hu).
Et 1999 finit avec une autre réédition : celle du premier album, avec deux perles en bonus, Blondo le travelo et On m’appelle le gros en live au Moulin en 1985 !
L’an 2000 est consacré entièrement à la préparation du projet insolite qui trottinait dans la tête de nos quadras préférés depuis de nombreuses années : une OPÉRETTE-ROCK-MARSEILLAISE répondant au doux nom de 2001 L’ODYSSÉE DE L’ESTAQUE.
Sa création réunit 3500 spectateurs au théatre du Gyptis au cours de cinq soirées mémorables en janvier 2001, l’Espace Culturel Busserine, le théâtre du Sémaphore de Port de Bouc, le théatre de l’Odéon à Marseille, et de nombreux autres lieux où souffle l’esprit de la galéjade libertaire ont pu accueillir sur leurs scènes ce mélange mixant les influences diverses et variées de la culture rock et méditerranéenne, de la tchatche post-match au stade Vél’, de la dérision maniée au quatrième degré. Notons au passage la présence de Loise à la gratte et à la plume pour la composition de la musique du spectacle, et d’Yves Fravéga, membre émérite de la célèbre compagnie marseillaise Cartoon Sardines, à qui on doit la mise en scène totalement ébouriffante de cet opus majeur.
Le destin de cette saison 2001/2002 semblait donc tout tracé : sillonage des routes de France et d’ailleurs pour livrer ce don des dieux à un public en extase. C’était mal connaître Rock, que la sagesse a doté d’une énergie débordante et communicative.
En novembre 2002, pour la soirée d’ouverture de la Fiesta des Suds, le groupe revient sur la scène strictement musicale en nous offrant une fusion inédite, faite de l’alchimie d’instruments électriques et acoustiques traditionnels issus du pourtour méditerranéen, sur des textes toujours aussi charnus et décapants. C’est L’Internationale Massaliote, spectacle total et concept primesautier, dont le CD est l’objet d’une distribution nationale. L’internationale Massaliote !… Sous ce nom de code vaguement abscons se cache le nouveau concept musical de Quartiers Nord : les papys précurseurs de la movida marseillaise auront tôt fait de le transformer en grand happening mystique pour votre plus grand plaisir, ô, vous, aficionados du rock gras, des encornets farcis et autres chichi-frégis bien huileux ! Accompagnés d’une cohorte d’artistes maudits venant de tous horizons, vos nouveaux amis accommodent à leur sauce, dans un joyeux maelström à peine bordélique sur les bords, toutes les influences culturelles et musicales du bassin méditerranéen ! La totalité de la bête a été livrée en pâture à la furie des fans en délire pour la soirée d ’ouverture de la Fiesta des Sud à Marseille, le 12 Octobre 2002. Cet évènement très attendu a coïncidé avec rien de moins que le quart de siècle d’existence de ce groupe mythique ! Vingt-cinq ans à répandre aux quatre coins de l’horizon les valeurs universelles de la furie électrique et du parler gras !…on croit rêver…
Sans mollir une seule seconde, sous l’influence d’on ne sait quelles substances peu recommandables, à moins que ce ne soit simplement sous l’emprise de ce que l’on pourrait qualifier d’état de grâce permanent, Quartiers Nord pousse les fourneaux à un train d’enfer en produisant la deuxième Opérette-rock de l’histoire de l’humanité : Les Aventuriers du Chichi perdu, ou la Quête du Gras, encore un happening lyrico – électrique, quelque part entre Vincent Scotto, Lewis Carroll, et Affreux, Sales et Méchants, où les forces du bien affrontent dans une joute titanesque la World Company du Chichi Frégi !…
La Création mondiale de ce nouvel homérique et poilant ovni a lieu au Théâtre Toursky à Marseille, les 4, 6 et 7 Mai 2004. La salle est pleine à craquer, l’ambiance de folie, et la queue des fans sans billet s’étend jusqu’à la rocade Burel. Devant leur désespoir, le Chichi est reprogrammé au Toursky en Octobre 2004 pour quatre nouvelles dates archi-soldout, avant d’aller porter la bonne parole aux alentours durant l’été 2005 : La Roque d’Anthéron, Bouc Bel Air, Trets, Simiane, Allauch, Pertuis, Puyloubier…
– C’est fini ?
– T’inquiète, jeune !!! 3 Décembre 2005 : Sortie de l’album Pont Transbordeur, régalant mélange de chansons du répertoire marseillais d’avant-guerre et de nouvelles chansons de Quartiers Nord, garanti 100% cafi de couillonades ! L’ »Orchestre Quartiers Nord » s’adjoint pour l’occasion les services du célèbre contre-ténor Alain Aubin, et malgré une tournée en Bretagne l’été précédent prouve que son coeur reste en Provence : Un petit cabanon (Apéro avec les olives noires Tu me le noies pas trop), Mains de Pâti, La révolte des pite-mouffes,… Et un refrain que tout Marseille a chanté en coeur à l’unisson de France Bleu Provence : La petite de la Belle de Mai (Coquin de sort, qu’elleu me plait, elle a une jolie poitrine, le reste se devine).
Après le triomphe du Chichi, Quartiers Nord met la touche finale à son triptyque d’opérettes-rock-marseillaises, avec une pièce musicale bucolique et éthylique, néanmoins mâtinée d’un romantisme lumineux et décadent que n’aurait pas renié Alida Rouffe.
Toujours au Toursky, la 3ème opérette-rock-marseillaise de Quartiers Nord est créée du 2 au 6 Mai 2006 : La Pastorale Mauresque.
Avant de mourir, Marie confie à Ravi qu’elle a un lourd secret à lui révéler : à la maternité de la Belle de Mai, Marguerite Maurel vient de mettre au monde, par insémination artificielle, leur enfant, le Bébé à la Navette, avènement extraordinaire dû à l’opération du Saint Esprit. Elle le charge d’aller récupérer l’enfant aux pouvoirs miraculeux qui lui permettra en outre de ressusciter.
Les 11 et 12 Mai 2007 : Quartiers Nord fête ses trente ans au Théâtre Toursky !
Soit 10950 jours, 262800 heures, 15768000 minutes, 946080000 secondes de riffs gras, de bluettes à la tronçonneuse, de décibels anisés et d’aïoli-attitude !… Merci Quartiers Nord ! Accompagné d’une cohorte impressionnante d’invités de marque dans un happening indescriptible et exacerbé, vos rockers préférés revisitent anciens et nouveaux morceaux d’une Oeuvre Musicale désormais gravée en lettres d’airain pour l’Eternité au fronton du Patrimoine de l’Humanité !
Les 16 et 17 Mai 2008 : Avec Les Evadés de l’Alcazar, Quartiers Nord réinvente à sa manière, toujours au Théâtre Toursky, la Revue Marseillaise ! Du délire à l’état pur entre Rock, sketches hallucinants et chansons marseillaises pur jus. Hommage aux pères de l’Opérette marseillaise dont le groupe s’inscrit dans la continuité. Mais que vont-ils encore nous inventer (ou nous ré-inventer) ?
Et c’est pas terminé ! En septembre 2008 ils enregistrent Quartiers Nord dessert le 13,
un nouveau live très Rock avec bon nombre de titres joués lors du spectacle des 30 ans, avant d’entrer en studio au printemps 2009 pour nous concocter un nouvel album studio dans la veine de Pont Transbordeur, c’est-à-dire un nouveau chassé-croisé entre chanson marseillaise d’avant hier et d’après demain.
Avec la création de ses opérettes-rock-marseillaises, Quartiers Nord est maintenant reconnu comme perpétuant la tradition des opérettes marseillaises d’avant-guerre, celles de Scotto, Alibert et Sarvil. C’est dans ce sens que s’inscrit Dégun de la Canebière (suite de Un de la Canebière), opérette-rock-marseillaise créée les 5, 6 et 7 novembre 2009 au théâtre Toursky.
Plus de 2 000 personnes assistent à cet accouchement entre joie et éclats de rire. Suite à ce succès retentissant (un de plus), on joue les prolongations au théâtre de l’Odéon (sur la Canebière !) les 25, 26 et 27 mars 2010 avant de tourner le spectacle en région PACA à l’automne 2010.
Mais ça ne suffit pas. Quartiers Nord, qui a plus d’un tour dans son sac, se diversifie en mettant en scène son trio d’auteurs/compositeur (Robert Rossi, Gilbert Donzel et Alain Chiarazzo) dans un spectacle de cabaret caraco-marseillais complètement déjanté intitulé L’Épreuve par Trois les 29 et 30 avril 2010 à l’Espace Culturel Busserine.
Tout ça en attendant leur 14ème album totalement délirant, sorte de road moovie méridional intitulé « Les Pescadouze » (un hommage à la Galéjade marseillaise ainsi qu’à leurs glorieux aînés anglo-saxons).
La sortie officielle de la galette a lieu le samedi 27 novembre 2010 à l’Alcazar – Bibliothèque Municipale de Marseille. Présentée par Jacques Bonnadier, Pierre Échinard et Georges Crescenzo, la rencontre s’achève avec un mini-concert particulièrement enjoué de votre groupe préféré.
Puis c’est l’OVNI One Again a Fly. Expérimentée le 16 juillet 2011 dans le cadre somptueux des carrières de Rognes, cette sorte de Revue-Rock-Marseillaise totalement déchirée voit le jour au théâtre Toursky, les vendredi 6 et samedi 7 janvier 2012 avec une équipe « augmentée ». Qu’on en juge par la distribution :
Robert ROSSI (Rock) Chant
Gilbert DONZEL (Tonton) Chant
Frédéric ACHARD Chant
Alain CHIARAZZO (Loise) Guitare
Thierry MASSÉ Claviers
Lionel (Rigouléou) ROMIEU Tampura, guitare
Jérôme LEROY Sax/Accordéon
John MASSA Sax
Christophe MOURA (Tof) Trompette
Étienne JESEL Basse
Guillaume BONNET Batterie
C’est du délire ! Durant deux soirées mémorables, à graver dans les annales de l’Histoire du spectacle vivant, le théâtre, plein comme une huître, explose littéralement. Deux jours plus tard, Gisèle Laval écrit dans La Marseillaise :
Inclassable retour au Toursky de Quartiers Nord pétant de santé.
Ça sent le pastis – que nos trois comparses se servent sans beaucoup de modération – ça sent aussi les pieds paquets, qu’ils font même goûter à ceux qui n’y croyaient pas, ça sent son parler gras, ça sent son accent marseillais, ça sent Quartiers Nord dans une forme éblouissante. Nouveau spectacle, One Again a Fly, au Toursky, de ce groupe emblématique qui n’a pas peur de s’embarquer dans tous les clichés, toutes les galéjades les plus grasses, tous les délires. Et toutes – ou presque – les musiques. On passe du blues au hard jazz ou à un rock que ne démentirait pas un certain Johnny, on revisite les classiques des opérettes marseillaises – Ah, cette Petite de la Belle de Mai ou cette demoiselle qui s’appelle Pôle Emploi avec qui on ne Coche pas la première fois ! – en reggae ou en scato-médiéval. On passe surtout deux excellentes heures en leur compagnie. Car les trois chanteurs – Roberto Rock Rossi, Gilbert Tonton Donzel, Frédéric Achard et leurs huit musiciens poly instrumentistes chevronnés et qui offrent des moments solistes remarquables – ont monté là un spectacle d’une grande qualité. Infatigables, dans un spectacle totalement déjanté mais néanmoins tracé au cordeau, ils gesticulent, sautent, sans cesser de chanter ni de jouer (le guitariste peut même se taper un pastis sans lâcher son instrument). Et d’entraîner la salle qui ne demande que ça. Car au Toursky et avec Quartiers Nord, le spectacle est aussi dans une salle qui connaît ses classiques et hurle avec enthousiasme le refrain des Mouettes ou celui de Tombé du camion. Putain, du sacré beau travail !
Mars 2013 voit la sortie du 15ème album du groupe intitulé Fainéant et Gourmand en hommage à Victor Gelu (poète marseillais du XIX° siècle). Composé de titres élaborés lors de la création des deux derniers spectacles (Dégun de la Canebière en 2009 et One Again a Fly en 2012) c’est une espèce d’ode à la paresse que n’aurait pas reniée Paul Lafargue, totalement en contradiction avec les rythmes infernaux imposés par le capitalisme triomphant et ses slogans du genre travailler plus pour gagner plus ou, encore plus récemment et de façon plus assumée, travailler plus pour gagner moins. Y figure notamment le titre Pôle Emploi, sorti en single quelques mois auparavant, et 2 reprises d’anciens titres dont le fameux hymne Ah putain qu’il fait beau.
10 et 11 janvier 2014, nouvel OVNI à caractère social prononcé, créé une fois de plus au théâtre Toursky : « TOUS AU PIQUET ! »
Quartiers Nord, toujours sous forme humoristique, met en scène un conflit social dans une grande entreprise de la région marseillaise sous la forme d’un piquet de grève. Dissensions internes, souffrance au travail, verbe haut, mais surtout savoirs-faire, militantisme et solidarités ouvrières, jalonnent un spectacle total de 16 chansons et autant de saynètes qui rendent hommage aux travailleurs qui ont fait la gloire de l’Industrie de la région marseillaise, notamment
la Sidérurgie à Fos,
les Chantiers Navals de La Ciotat,
les Mines de Gardanne,
le Port de Marseille
ou la Manufacture de tabac de la Belle-de-Mai.
Le public est aux anges et la critique unanime salue un spectacle vrai sur la question ouvrière, réalisé par des gens d’origines ouvrières et qui ne se sont jamais compromis dans les arcanes plus ou moins mal famés de la Culture officielle ou des convenances pseudo-intellectuelles et bien pensantes du moment.
En Octobre 2014 paraît Le Salaire de la Misère – Hommage aux travailleurs du Midi, 16ème album du groupe. Enregistré dans le quartier de La Plaine, à Marseille, il compte 10 chansons extraites du spectacle Tous au piquet !, qui relatent les combats universels passés et présents des travailleurs de la région marseillaise, mais aussi leurs solidarités et leur savoir-faire. Le livret du CD est illustré d’oeuvres du peintre Alain Boggero, lui même ancien travailleur des chantiers navals de La Seyne.
Janvier 2016, faisant plus que jamais le lien entre ego-histoire et le contexte qui l’a vu naître, Quartiers Nord poursuit son œuvre musicale inclassable et convie son public au « BALÈTI SOCIAL CLUB ».
Un concept novateur à la fois festif et déjanté, à la fibre sociale revendiquée et aux influences « world » protéiformes. Ce joyeux maelstrom musical se conjugue à l’envi dans un esprit convivial et interactif, avec des invités-surprise issus de tous horizons qui donnent à chaque prestation une touche unique.
26 et 27 janvier 2018, fort de ses 16 albums bigarrés, de sa fabuleuse tétralogie d’opérettes-rock-marseillaises, de ses revues loufoques et autres comédies musicales et sociales, QUARTIERS NORD, groupe ô combien atypique qui fait désormais partie du patrimoine massaliote, fête maintenant ses 40 bougies au théâtre Toursky à l’occasion d’un spectacle déjanté et haut en couleurs comme il en a l’habitude.
La sortie officielle du DVD de la captation s’effectue le mardi 11 septembre 2018 à L’Alcazar-Bibliothèque Municipale de Marseille.
L’album live +2Q-2N, enregistré lui aussi lors de la première de ces deux soirées, parait à l’occasion du Festival d’Overlittérature de Septèmes les Vallons le 30 avril 2019.
Après plusieurs concerts version auto-tribune-band au Cherrydon de La Penne-sur-Huveaune et à l‘Espace Culturel Busserine, en reprenant les morceaux très rock des premiers albums, Quartiers Nord monte sa version Métal en 2020 et sort l’album qui va avec « Full Metal Marseille » en juin 2021, avec Fabrice « Boule » Baud à la guitare et aux combos, Bruno Pradels à la basse et à la réalisation et Patrick Durand à la batterie. C’est la folie ! Les fans nostalgiques de la première époque et les métaleux lui font un accueil triomphal.
Mais l’année 2021 n’est pas finie. Les 19 et 20 novembre, Quartiers Nord crée son premier conte musical : « LE CONTE DE TA MER ».
Le public, répondant toujours présent aux grands rendez-vous de son groupe fétiche, emplit par deux fois le théâtre, malgré le contexte sanitaire.
En pleine traversée du Sahara, par le truchement d’un téléphone portable, un migrant africain rencontre un génie qui devrait, en toute logique, l’aider à traverser la mer Méditerranée et rejoindre l’Europe.
Hélas ! ce génie peu fiable conduit bien au contraire notre protagoniste sur quelques lieux emblématiques de la détresse des réfugiés durant leur traversée.
Ce spectacle, essentiellement musical, agrémenté de saynètes totalement loufoques, expose néanmoins sur un mode déjanté, au gré de l’Odyssée du personnage, des thèmes aussi essentiels que les rapports Nord-Sud, le pillage de l’Afrique, l’esclavagisme, l’asservissement des femmes ou le racisme.
Livret et lyrics : Robert ROSSI et Gilbert DONZEL
Musiques : Alain CHIARAZZO
Musiciens :
Robert ROSSI (Rock) : Chant, Gilbert DONZEL (Tonton) : Chant, Frédéric ACHARD : Chant, Alain CHIARAZZO (Loise) : Guitare / Chant, Thierry MASSÉ : Claviers, John MASSA : Sax / Chant, Christophe MOURA (Tof) : Trompette, Étienne JESEL : Basse, Guillaume BONNET : Batterie
Techniciens :
Son : Serge VENERUSO, Lumières : Gilbert SCOTTO DI RINALDI
Mise en scène : Bernard COLMET
L’année 2022 est consacrée à l’organisation de l’exposition de Robert « Rock » Rossi « Marseille Ville Rock 1956-1980 » organisé par Robert « Rock » Rossi, qui se déroule du 8 octobre au 31 décembre 2022 à l’Alcazar-Bibliothèque Municipale de Marseille. Mais elle est aussi mise à profit pour concocter le futur album du groupe dans sa version Full Metal Marseille. Composé de 10 titres dont le premier, « Ote-toi de mon Solex ! » a été enregistré un an plus tôt, l’album « O SOLEX MIO » est enregistré de décembre 2022 à mai 2023 pour être publié en septembre 2023.
Lyrics : Robert ROSSI
Musiques : Fabrice BAUD
Musiciens :
Robert ROSSI (Rock) : Chant
Fabrice BAUD (Boule) : Guitare
Éric LUVERA (Riké) : Guitare
Étienne JESEL : Basse
Patrick DURAND (DRD) : Batterie
Invités : Lucie Roche (chant) et John Massa (saxophone)
Réalisation :
Bruno PRADELS